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Gosette Lubondo
©Lubondo Gosette_Terre de lait_Requiem pour la terre de miel

Gosette Lubondo

  • Exposition
  • Public
    • Tout Public
    • À partir de 10 ans

Gosette Lubondo présente ses séries "Imaginary trip" et "Terre de lait, terre de miel ".

En parallèle à l’exposition de Marion Gronier, Gosette Lubondo recrée de façon poétique et troublante les souvenirs de l’histoire de son pays, le Congo, de la période coloniale au palais du président Mobutu dans la jungle.

Questionner l’identité

Décrypter la combinaison de strates qui la composent, questionner l’identité, c’est également questionner la nature et la fonction du regard que l’on porte sur elle.
Dans son propre pays, la république démocratique du Congo, Gosette Lubondo recrée de façon poétique et troublante les souvenirs de l’histoire de son pays, de la période coloniale au palais du président Mobutu dans la jungle. Née en 1993 à Kinshasa, Gosette Lubondo, fille de photographe, s’initie à la prise de vue dans le studio dès l’âge de 14 ans. C’est suite à des ateliers et masterclass, suite également à des études à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa qu’elle trouve sa voie et son écriture.
Sa série « Imaginary trip », qu’elle crée en 2016, lui vaut une reconnaissance immédiate. Dans un train déglingué datant de la période coloniale, métaphore de l’état de son pays mais également de l’Afrique elle pose et fait poser des personnages pour évoquer toutes les étapes d’un voyage immobile.

Ces photographies qui mettent en scène des petits moments de vie quotidienne sont traitées dans une tonalité de couleurs douces et avec une apparente légèreté.
Tout comme le second « voyage imaginaire », datant de 2018, qui nous mène à une école, de style typiquement colonial, et dans laquelle les élèves en uniforme, certains devenus transparents, dialoguent avec nous par-delà le temps. Cette visualisation de la mémoire devient moins poétique avec la mise en scène très structurée de la nouvelle série, « Terre de lait, terre de miel », inédite, réalisée en 2022 à Gbadolite, dans les ruines de l’ancien palais que le président Mobutu avait fait construire dans son village natal.
Dans toutes ces séries l’histoire personnelle de Gosette Lubondo s’articule avec celle de son pays. Et de toute l’Afrique.

Christian Caujolle, conseiller artistique

jeune femme avec robe rouge à pois blancs et collants rouges devant tableau noir indiquant horaires de départs de trains
©Gosette Lubondo, Imaginary trip – 2016 Courtesy Galerie Angalia
Jeune femme avec une robe rouge à pois blancs passant la tête à travers une porte entrouverte.
©Gosette Lubondo, Imaginary trip II – 2018 Courtesy Galerie Angalia
Jeune femme assise dans un train, la tête appuyée contre la fenêtre
©Gosette Lubondo, Imaginary trip – 2016 Courtesy Galerie Angalia

Présentation de l’exposition

« Imaginary trip » (2016)
Dans cette série, l’artiste investit le wagon d’un train abandonné à Kinshasa pour y recréer des scènes de voyage. Des personnages à l’apparence réelle y côtoient des personnages à l’apparence fictive, appartenant à une époque indéfinie, peut-être passée, peut-être future. Ce faisant, elle ranime en nous des souvenirs personnels et interroge notre propre rapport au passé. Ces mises en scène sont en définitive une invitation à suivre le fil de notre propre voyage imaginaire.

« Imaginary trip II » (2018)

Réalisée dans le cadre des Résidences photographiques 2017 du musée du quai Branly-Jacques Chirac, cette série voit Gosette Lubondo investir une ancienne école créée en 1936 par des missionnaires dans l’actuel Kongo central.
Son internat prestigieux a accueilli jusqu’à 500 élèves, mais elle n’a pas survécu à la politique de zaïrianisation* du président Mobutu dans les années 1970. L’école a été pratiquement abandonnée, et le patrimoine du passé réduit à un lieu fantôme. Lui redonner vie est pour l’artiste une manière de préserver la mémoire de cet espace qu’elle considère comme un « héritage historique, colonial et postcolonial » de son pays.

*Mouvement politique conduit à partir de 1965 par le président Mobutu consistant à revenir à une authenticité africaine, notamment en nationalisant des entreprises et propriétés appartenant à des groupes étrangers.

« Terre de lait, terre de miel » (2022)

Poursuivant son travail mémoriel, Gosette Lubondo s’intéresse à l’héritage patrimonial de Gbadolite, située dans le nord de la RD Congo. Autrefois ville aux palais somptueux qualifiée de « Versailles de la jungle », sortie de terre au beau milieu de la forêt équatoriale par la seule volonté du président Mobutu, elle n’est plus que ruines.
« Terre de lait, terre de miel » (une expression tirée du Lévitique : « Je vous donnerai cette terre où coulent le lait et le miel… ») renvoie au désir qui a présidé à la création de cette ville érigée sur le site du village natal de Mobutu : la promesse d’un lieu où rien ne serait trop luxueux ni trop beau.
Pour nous y faire entrer, Gosette nous convie à une cérémonie inspirée des spectacles d’animation politique – des chants et danses à la gloire de Mobutu. Mais les costumes aux couleurs vives et les chorégraphies rythmées des danseurs ont laissé place au recueillement et à la méditation. Des sentiments que Gosette prête aux personnages qu’elle fait revenir sur ces lieux abandonnés, qu’ils ont connus aux grandes heures de leur gloire passée, figée dans la mémoire collective.

Pierre Daubert, Galerie Angalia

Gosette Lubondo est représentée par la Galerie Angalia – Paris

Autoportrait de l'artiste sous la forme de quatre silhouettes identiques de femme autour d'un gros bac en pierre fleuri dans la ville de Gbadolite.
©Gosette Lubondo, « Terre de lait_Requiem pour la terre de miel » – 2022 Courtesy Galerie Angalia
Huit silhouettes identiques de femme sur une dalle avec structure bois végétalisée au-dessus. Autoportrait de l'artiste réalisé dans la ville de dans la ville de Gbadolite.
© Gosette Lubondo, Qui voit tout Série Terre de lait, terre de miel – 2022 Courtesy Galerie Angalia

Biographie de l’artiste

Dès 2013, elle réalise un premier travail intitulé Au fil du temps, sur le thème de l’empreinte laissée par les infrastructures de transport délabrées de Kinshasa.
C’est en 2016 qu’elle réalise la série qui la révèlera, « Imaginary Trip ». Dans un train désaffecté en gare de Kinshasa, elle met en scène des voyageurs dont l’attitude, l’expression et la tenue vestimentaire évoquent l’atmosphère qui animait autrefois ce lieu. La série connaît un succès immédiat. Elle est présentée en Europe, notamment à Art Paris, AKAA ou Mia Photo Fair.
En 2018, Gosette reprend son exploration du passé et des lieux tombés en désuétude, en investissant cette fois une ancienne école, créée en 1936 par une congrégation chrétienne dans l’actuel Kongo Central et aujourd’hui pratiquement abandonnée. Ce sera « Imaginary Trip II », un travail réalisé dans le cadre des résidences photographiques du musée du quai Branly – Jacques Chirac et acquis par le musée. Avec cette deuxième série, à 26 ans à peine, Gosette assoit déjà une identité artistique forte et cohérente.

  • 2022 Terre de lait, Terre de miel – Imaginary trip – Imaginary trip II, Galerie Le Château d’Eau Toulouse, France
  • Tango nde mokonzi, Première grande exposition Texaf-Bilembo et galerie Angalia, espace culturel Texaf-Bilembo, Kinshasa, RDC
  • 2020 : Imaginary Trip II, Halle de la Gombe, Institut français, Kinshasa, RDC
  • 2021 CAP Prize 2020, exposition des lauréats 2020, IAF Basel – Festival for Contemporary Art, Bâle, Suisse
  • Memoria : récits d’une autre Histoire, FRAC Nouvelle-Aquitaine MÉCA, Bordeaux, France
  • 2020 Kinshasa Chroniques, Cité de l’architecture et du patrimoine, Paris, France
  • A toi appartient le regard et (…) la liaison infinie entre les choses, Musée du quai Branly, Paris, France
  • Homebound: A Journey in Photography (Addis Foto Fest Archive), The Africa institute, Sharjah Art Museum, Émirats arabes unis
  • 2019 Congo Biennale, Kinshasa, RDC
  • 2018 Addis Foto Fest, Addis-Abeba, Éthiopie
  • Congo Stars, Kunsthaus Graz, Universalmuseum Joanneum, Graz, Autriche
  • Kinshasa Chroniques, MIAM Sète, France
  • 2017 Éblouissements, Biennale de Lubumbashi, Lubumbashi, RDC
  • Héliotropisme, collection Si particulière, Arles, France
  • 2016 Seven Hills, Kampala Art Biennale, Kampala, Ouganda
  • 2014 Lady by Lady, Centre Wallonie-Bruxelles et Kin ART studio, Centre culturel Meko, Kinshasa, RDC

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